Interview de Vincent Dureuil “les mains dans le sac”, sur une parcelle de Rully Premier Cru, “En Grésigny”. On est au tout début du printemps 2017, dans la période où Vincent apporte les amendements sur son domaine.
Racontez-nous : pourquoi utilisez-vous exclusivement les engrais OvinAlp ?
Vincent Dureuil : Je n’ai jamais mis de toute ma carrière, ni mon père, d’engrais chimiques. On a toujours utilisé des produits certifiés bio. OvinAlp est agréé bio, ça fait très longtemps que nous travaillons ensemble. Ça nous va parfaitement bien. Avec l’expérience, on a vu que c’était un produit qui était efficace, équilibré et propre.
Et avant ?
Vincent Dureuil : Je suis passé par l’étape de ne rien mettre. C’était un peu la mode à une époque. “On n’apporte pas d’amendement ! La vigne prend tout du terroir”. Et en fait, mon père m’a toujours dit “Fais gaffe, si tu ne mets rien, un jour, tu vas le ressentir, il y aura moins de récolte”.
Les vignes ont baissé de vigueur. Moi, j’ai ressenti ça dans les raisins et on a perdu énormément d’azote dans les moûts. C’est très important, c’est la nourriture des levures. Si on n’a pas d’azote dans les moûts, la levure ne peut plus vivre, et on peut avoir des problèmes en fin de fermentation. Donc si en amont on a une correction en amendement bien faite avec de l’azote, la vigne se développe bien, elle est en forme et donc on retrouve cet azote dans les moûts, ce qui veut dire qu’on n’a plus besoin de rajouter d’azote dans les moûts sous forme de poudre.
Une histoire d’équilibre ?
Vincent Dureuil : Je suis très soucieux d’apporter des amendements qui ne donnent pas de coups de fouet à la vigne, mais plutôt des amendements d’entretien. Il n’y a pas d’effet “flash”, donc ça marche bien sur la durée. On a toujours un équilibre, et jusqu’aux vendanges, on ne voit pas qu’il y a eu un apport magique qui a été fait. Parce que pour nous, c’est important de garder les équilibres naturels, c’est avec ces équilibres-là qu’on arrive à faire des vins de terroir.
La fertilisation, c’est important pour vous ?
Vincent Dureuil : C’est le mille-feuille, c’est ce que je dis toujours à mon équipe : à chaque étape on met une petite feuille, on monte, on monte ensuite ça fait un grand livre et avec le grand livre, on fait du grand vin.