Pour aller plus loin
La nutrition foliaire est une approche complémentaire de la nutrition racinaire. Elle doit être pensée comme partie prenante d’un plan de fertilisation (lire maxime n° 8, “Elles en veulent !”). Cependant pour assurer une efficacité optimale, il est nécessaire de suivre quelques recommandations et de mettre à bas certaines idées reçues.
1. Les apports foliaires ne se raisonnent pas en concentration. Au contraire, l’efficacité diminue rapidement quand la concentration de l’apport augmente (les risques de phytotoxicité augmentant également).
2. Seules les feuilles adultes, mais non sénescentes, permettent la translocation (transfert vers les autres parties du végétal). Les feuilles jeunes sont consommatrices et ne permettent pas ce phénomène. Par contre, les engrais y pénètrent plus facilement.
3. Les taux d’absorption et de transfert, s’il y a lieu, diffèrent sensiblement selon la forme chimique apportée. Les “sur-pénétrations “ sont plus à craindre que la non-efficacité.
4. L’assimilation de certains éléments fertilisants (K et Mg) dépend du régime hydrique : au-delà du stade nouaison, un manque d’eau dans les sols engendre une mauvaise assimilation de ces 2 éléments. Il faut alors faire des apports foliaires d’oligoéléments.
5. L’apport de minéraux par voie foliaire permet de s’affranchir des conditions pédoclimatiques défavorables (froid, sécheresse…).
Petit guide pratique pour une application foliaire optimale
• Un taux d’hygrométrie élevé augmente le temps de contact avec la feuille.
• Des stomates ouverts (2 heures après le lever du soleil) pour un taux de pénétration du fertilisant foliaire proche de 100 %.
• Plusieurs applications plutôt qu’un surdosage, une nutrition plus étalée dans le temps est plus efficace.
• Respecter les doses prescrites évite les phénomènes de phytotoxicité.
• Vérifier la miscibilité des produits avant un mélange et maintenir la bouillie sous agitation continue pendant l’application. Cela évite les inhibitions ou incompatibilités chimiques.