Lors de la Conférence internationale "Agriculture intelligente face au climat" qui s'est tenue le 17 mars dernier, le gouvernement français a annoncé la mise en place d’un programme de recherche international, le « 4 pour 1000 », dont l’objectif est de développer la recherche agronomique afin d’améliorer les stocks de matière organique des sols de 4 pour 1000 par an. Une telle augmentation permettrait de compenser l’ensemble des émissions des gaz à effet de serre de la planète. Inversement, une diminution de 4 pour 1000 déboucherait sur un doublement des émissions.
OvinAlp se félicite d'une telle démarche, qui replace le sol au coeur des enjeux globaux de régulation des changements climatiques et d'adaptation de l'agriculture mondiale à l'augmentation de la population (9 milliards d'êtres humains à nourrir en 2050). Les matières organiques des sols y contribuent de manière positive grâce à leur fonction de stockage du carbone dont elles sont constituées et par leur rôle majeur dans la fertilité des sols.
Pourquoi 4 pour 1000 ? [source GESSOL]
Les sols du monde contiennent de l’ordre de 2400 milliards de tonnes de carbone sous forme de matières organiques alors que les émissions de gaz à effet de serre provenant de l’utilisation de carbone fossile représentent 8,9 milliards de tonnes de carbone par an. A l’échelle globale, ces émissions représentent donc environ 4 pour mille du stock de carbone total des sols. Par ailleurs, des pratiques agricoles permettant une augmentation annuelle de l’ordre de 4 pour mille des stocks de carbone dans les sols ont été identifiées et, si des recherches sont encore nécessaires pour les adapter à différents contextes climatiques, pédologiques et socio?économiques, elles peuvent être développées sur la plupart des sols cultivés. La séquestration de carbone dans les sols constitue donc un levier d’atténuation du changement climatique intéressant.